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La petite famille en vadrouille

22 juin 2009

le plaisir...

... de rentrer, surtout quand plein de petites surprises nous attendent! Des dessins sur la porte (merci Arthur, Mado et Flo!), des cadeaux, des petits mots partout (merci les Delap, ce soir c'est tarte aux pralines roses au menu), des fleurs et le frigo rempli (Danke Mama!).

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Un grand merci aussi à tous ceux qui nous ont suivi dans cette aventure, vos mots ont donné encore une autre dimension à ce voyage.

A dans trois ans pour le prochain grand voyage.

Ah non revenez, je vais mettre encore des photos demain...

Et n'oubliez pas nos soirées dégustation malgaches, il n'est pas trop tard pour venir.

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21 juin 2009

ce soir...

il y a quelqu'un à la fête de la musique à Saint Blaise? Si on est pas trop fatigués on viendra faire un tour...
Sinon RDV demain matin à l'école...

21 juin 2009

A Paris!

ça y est, on est à nouveau parmi vous, dans l'hémisphère Nord, dans le "monde civilisé" et on est très impatients de vous voir!
Voici le récit des derniers jours:

Mercredi 17 juin

Aujourd'hui nous allons à Tana (Antananarivo, la capitale) avec Fifi. Après avoir pris plusieurs bus, taxi-be et taxis nous arrivons au marché artisanal où nous voulons faire le plein de cadeaux et souvenirs. Après avoir enduré les embouteillages dans les rues, il faut maintenant se frayer un passage dans la foule tout en prenant garde aux pick-pockets (deux fois je me retrouve avec des mains étrangères dans mes poches!). Autant le marché local est bondé autant la partie artisanale, plus destinée aux touristes, est déserte et les vendeurs nous courent après en baissant les prix et en nous suppliant presque d'acheter. On trouve des quantités de beaux objets en tissu brodé, vannerie, pierres, bois de rose ou palissandre mais c'est difficile de faire ses emplettes sereinement. Ensuite on fait un tour dans le quartier chinois pour faire plaisir à Nina et on y mange du riz cantonais avant de reprendre un taxi jusqu'au jardin zoologique. Les enfants peuvent enfin marcher et courir librement et observer les crocodiles, boas, lémuriens et autres animaux. De retour à Lohanosy, le village tranquille où habitent Fifi et Jean, on a à nouveau droit à un repas de fête, le cousin apprenti pâtissier a entendu que Nina était gourmande et a préparé de la mousse au chocolat et du crumble pour le dessert. Et un autre cousin nous a trouvé une Renault 11 avec chauffeur à louer pour deux jours pour aller visiter le lac d'Itasy et ses environs. Toute la famille est mobilisée pour nous faire plaisir avec naturel et gentillesse, c'est vraiment touchant!

Jeudi 18 juin

Lou et Nina préfèrent rester avec leurs nouveaux amis et continuer à se faire gâter par Fifi, alors on part en amoureux, juste avec Liv, pour une petite escapade de deux jours. Le village d'Ampefy se trouve à 120 km à l'ouest de Tana, et on est confortablement installé dans notre voiture conduite par Teddy avec juste un petit sac, ça change des taxi-brousse avec nos 7 gros sacs et trois mômes! En chemin on fait une halte pour visiter un atelier de fabrication de charrettes à zébus, et une fois de plus on est épatés par le travail entièrement artisanal, il faut un mois entier pour fabriquer ces magnifiques charrettes peintes en bleu ciel avec des motifs rouges et noirs, que nous croisons en quantité sur la route.

Nous déjeunons chez Jacky (spécialité: foie gras) dans un cadre verdoyant puis Teddy nous conduit aux chutes de la Lily. C'est une jolie cascade aux abords d'un petit village qu'on atteint par 5 km de piste poussiéreuse qui serpente au milieu d'un paysage volcanique: cela ressemble au massif central en plus sec. Après nous être débarrassé de guides un peu collants, nous nous éloignons du village et tentons de nous perdre un peu, avec l'envie d'atteindre le pied d'un volcan voire d'y grimper. Mais les distances sont traîtres avec tous ces creux et bosses et il est difficile de se perdre car on trouve de petits hameaux isolés dans toutes les directions. Décidément la campagne malgache est loin d'être désertée, bien au contraire. Ici, comme elle en a la réputation, la population fière ne semble pas encore « polluée » par le tourisme et l'on entend peu de « vazaha! » ou de « donne moi l'argent ». Un vieil homme nous accompagne un bout de chemin pour nous remettre dans la bonne direction et terminer notre petite boucle.

La journée nous a semblé bien calme, serait-ce l'absence des deux (gros) tiers de notre progéniture?

En tout cas on est bien dans notre petit bungalow décoré avec goût (Maria craque pour les chaises en bois massif recouvertes de peau de zébu), au bord du lac, seuls touristes une fois de plus.

Vendredi 19 juin:

Maria adore le VTT!! Pour preuve, c'est elle qui insiste pour en louer ce matin et aller faire un tour du côté de « l'îlot de la vierge », même si elle redoute le mal aux fesses. Quel menteur, j'abhorre le VTT!!! mais j'adore Romain, alors...

Avant ça nous prenons notre petit déjeuner sur la terrasse au bord du lac, dans un cadre idyllique... Dernier luxe du voyage.

Puis nous roulons quelques kilomètres pour atteindre la péninsule au sommet de laquelle se dresse une statue de la vierge qui observe le magnifique panorama du lac Itasy, troisième du pays par sa superficie. Le spectacle des pirogues de pêcheurs sur la surface lisse du lac, avec les volcans aux formes arrondies en arrière-plan, est vraiment superbe. Au bout du cap, des rochers qui plongent dans l'eau se prêtent bien à un peu de grimpette et à la dégustation d'un ananas juteux et de goyaves fraîchement cueillies. Après une petite sieste on reprend les vélos et on remet Liv sur le dos... Dernier portage du voyage.

On repasse comme par hasard devant « chez Jacky » et on se dit, « Pourquoi pas un petit resto, ça fait longtemps! ». Dans le menu gastronomique, il y a: foie gras poêlé au pok-pok ( fruit de l' « amour en cage ») et flambé au rhum vanille; magret de canard au gingembre; assiette de fromages épicés et crème anglaise. Maria quant à elle prend seulement un poulet sauce café. Un délice absolu....

Dernier repas gastro du voyage.

En guise de digestif, Jacky, au fil de la discussion, nous explique l'importance du riz dans la culture malgache. C'est une chose que nous avions évidemment ressenti, mais là c'est du concret. On comprend que la vie sociale, familiale, politique et économique est rythmée par le riz. Toutes les mesures, quantitatives ou temporelles, tournent autour de cet aliment. Un malgache qui n'a pas de rizière n'en est pas fier. Un malgache qui passe une journée sans manger du riz est malheureux... Dernière leçon du voyage.

Et ce soir nous invitons Fifi et sa famille au restaurant, sans savoir si c'est la bonne façon de les remercier pour leur accueil incroyable. Et après le resto, ils nous offrent à nouveau des cadeaux, le but  étant comme ils disent de rendre notre séjour chez eux « inoubliable » (c'est l'expression consacrée ici). Je pense qu'ils seraient content de venir nous voir  un jour en France, mais cela semble irréalisable...

Derniers adieux du voyage.

Samedi 20 juin:

Ces derniers jours ont donc été particulièrement forts sur le plan humain. Mais en ce qui me concerne je n'ai pas eu le temps (ou le coeur) de m'attacher. Au contraire des enfants qui, dans l'insouciance et la pureté de leurs petites âmes, savent se faire des amis partout, au delà des frontières géographiques et culturelles. Une fois de plus, c'est un déchirement au moment de se séparer, mais un chagrin passager et constructif. D'autant qu'ils ont la certitude de se revoir un jour. Fifi, quant à elle, a versé une larme, preuve s'il en est que son accueil était d'une profonde générosité et d'une grande importance. J'ai peur de ne pas être capable d'autant d'amour et de désintéressement, étant trop matérialiste et égocentrique, voire pas suffisamment humaniste. Heureusement Maria est là pour compenser ces lacunes.

Cette dernière semaine m'aurait presque fait oublier que Madagascar est une île des grands espaces. Tous ces instants que nous avons passés dans la brousse me paraissent déjà loin et trop rares. Je pense à ça, la tête rivée au hublot de l'A 330 qui nous ramène en France. Nous survolons le nord-est de l'île, que nous n'avons pas exploré, et je me rend compte de l'immensité désertique de ce pays dont je suis déjà nostalgique. Il reste tant à découvrir et de tant de façons différentes. De la haut, la couleur rouge si caractéristique du paysage dévoile toute sa beauté: d'abord le long des pistes sinueuses qui quittent la capitale, puis à travers les fossés creusés par l'érosion, d'où naissent les premiers ruisseaux qui descendent des haut plateaux vers la côte. Ceux-ci se joignent pour former les fleuves aux eaux pourpres bordées de serpents de verdure. Enfin, nous abordons le canal du Mozambique au dessus du delta du fleuve Onihaly. C'est un triangle de nature immense qui marie le bleu de la mer, le vert profond des forêts et le rouge de la rivière. A 10 000 m d'altitude cela apparaît comme une feuille d'automne gigantesque dont les nervures se fraieraient un chemin sur un fond allant du brun au beige en passant par un orange flamboyant. Une feuille dont la tige rouge vire au bleu en se fondant à l'océan.

Je reste donc plus marqué par une sensation d'isolement dans un endroit magique que par des rencontres qui ont souvent été aussi formidables. Mais je ne désespère pas de devenir un jour capable d'apprécier en toute circonstance, l'instant présent, avec la personne présente.

Madagascar nous a appris ce qu'est le dénuement et que cela n'empêche pas de mener une vie sociale,  familiale et affective bien remplie. Il faut faire en sorte que le contraire ne soit pas vrai.

Que dire de plus? Le temps des conclusions est venu, Madagascar  fut pour moi un coup de foudre, au-delà de ce que j'espérais et on y reviendra certainement. Ce voyage nous en a mis plein les yeux, plein le coeur et plein la tête. Nous a-t-il changé? Difficile à dire, nous avons rencontré et parlé avec beaucoup de personnes très différentes, nous nous sommes posé beaucoup de questions et même si je ne pense pas être devenue moins matérialiste, j'espère avoir pris un peu de distance par rapport à notre mode de vie. Un mode de vie que je ne méprise pas du tout, qui me convient très bien, mais je suis contente d'en avoir vu d'autres, car même si on sait par la littérature et la télévision que la pauvreté, la vie proche de la nature, rythmée par des croyances et traditions existent, c'est vraiment autre chose de le voir de ses propres yeux.

J'ai aussi pris beaucoup de plaisir à prendre des photos, ma façon personnelle de m'approprier le pays, de m'en souvenir et de partager le voyage avec les autres. Et je me suis rendu compte qu'il m'a fallu plonger dans la vie malgache avant de pouvoir la capter avec l'appareil photo, ce n'est qu'au bout d'un mois à peu près que j'étais de contente de certains clichés. De même, je n'osais au début pas prendre les gens, les enfants en photo, puis j'ai appris à entrer en contact avec eux avant d'appuyer sur le déclencheur, même si ce n'était qu'à travers un mot ou un sourire.

Quant aux enfants il est difficile de dire ce qu'ils retirent d'une telle expérience, ils vivent tout avec plus de naturel et semblent ne s'étonner de rien, mais je pense qu'il leur restera des souvenirs inoubliables et qu'ils ont appris eux aussi qu'il existe d'autres façons de vivre.

Liv, elle, a énormément changé, tant au niveau du langage (elle parle même un peu malgache), que des mimiques et du caractère, mais c'est normal à son âge....

Allez, je vais jeter un coup d'oeil sur le Kilimandjaro, je vous laisse....

16 juin 2009

photos

pas de nouvelles photos, internet ne veut pas aujourd'hui...

Pour répondre à Flo Delap, oui j'ai toujours l'appareil autour du cou et il en prend plein...l'objectif: poussière, eau, coups, je ne l'épargne pas, mais il est robuste et fidèle (il ne faut pas écouter les vendeurs de la FNAC). Un petit Lumix compact acheté exprès pour le voyage et dont je suis très contente même si je retrouverai avec bonheur mon reflex Nikon en rentrant!

Bisous à tous, j'espère qu'on vous verra bientôt à Saint Blaise ou ailleurs

16 juin 2009

coucou

de Nina et Maria, on est au cybercafé et on est toutes émues de lire tous vos petits mots, on transmettra les bisous à Liv, et on est bientôt de retour, plus que quelques jours, hourra!

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16 juin 2009

chez Fifi

Samedi 13 juin:

Nous ne sommes pas restés à Ambatolampy (à la déception de Romain qui voulait se faire un petit sommet) et de bonne heure un taxi-brousse nous à amené à la dernière étape de notre voyage: Merimanjaka, près d'Antananarivo, où Fifi et sa famille nous ont accueilli. Fifi est une directrice d'école avec laquelle je correspond depuis presque un an et qui nous a gentiment proposé de séjourner dans leur maison, qu'ils viennent de faire construire. Nous faisons connaissance avec son mari Jean, son fils Kader (13 ans) qui a déjà échangé des mails et photos avec Lou et leur fille Valiha (15 ans) ainsi que tous les cousins, grand-parents, tantes et oncles. Après un bon repas en famille, Nina part au marché avec ses copines et Lou joue au foot et fait sauter des pétards avec ses potes, pendant que Liv fait la sieste.

L'après-midi nous visitons les environs, le tombeau familial entouré de murailles en terre rouge bicentenaires et d'un fossé destiné à l'époque à protéger les familles nobles des assaillants, et le village.

Nous sommes vraiment accueillis comme des rois par la famille de Fifi, ils nous laissent leur lit, nous préparent de grands repas et gâtent les enfants avec des boissons et sucreries.

Dimanche 14 juin:

Aujourd'hui Liv a « dezans » et j'espère qu'elle se souviendra de son anniversaire. Dès le matin elle s'entraîne à souffler les bougies et elle semble contente d'être le centre d'intérêt!

Ce matin nous sommes invités chez le beau-frère de Fifi pour prendre l'apéro et discuter. Pendant ce temps les enfants continuent à jouer avec leurs nouveaux amis, Nina prépare un véritable petit repas avec Maneva et Malana dans des petites marmites posées sur des braseros miniatures (pâtes, feuilles de manioc pilées et brèdes au menu) pendant que Lou fabrique encore des pétards artisanaux avec Kader et ses cousins.

Puis après avoir mangé le repas de fête préparé par Jean, toute la troupe part faire une balade jusqu'à l'une des 12 collines sacrées qui entourent la capitale. Nous sommes une bonne quinzaine à contourner les rizières pour ensuite monter droit dans la pente sur ces sentiers rouges et raides que nous commençons à connaître maintenant. Nous atteignons le Rova, tombeau en bois de style Zafimaniry orné de cornes de zébu, qui renferme la dépouille d'un roi. Après une belle photo de groupe, nous parcourons le chemin de crête qui sinue entre les larges saignées creusées par l'érosion, décidément typiques à Mada. Et nous arrivons à l'extrémité nord de la colline où sont posés d'énormes rochers aux formes arrondies. C'est le moment pour une petite session de bloc sur granit et de photos aériennes.

Les enfants s'entendent vraiment bien et dans une ambiance joyeuse, nous dévalons la pente au bas de laquelle nous attend le beau frère de Fifi. Il est venu nous chercher avec le 4 X 4 de sa société et nous montons à 17 dans une voiture 7 places, avec écrans vidéo intégrés dans les sièges...Nina n'en croit pas ses yeux, elle veut la même.

Le soir Liv est trop fatiguée pour faire honneur au gâteau d'anniversaire offert par Fifi et Jean, alors on le dévore pour elle...

Lundi 15 juin

Aujourd'hui Romain et moi avons fait un véritable voyage dans le temps chacun de notre côté.

De mon côté, je suis allée à l'école de Fifi avec les enfants, et à peu de choses près je me serais crue dans une classe des années cinquante tel qu'on les voit dans « Les 400 coups », sauf que les enfants étaient plus noirs et plus pauvres.

Pour commencer, les salles de classe avaient servi pour la retraite de première communion pendant le week-end, les enfants ont donc du transporter et installer les bureaux et chaises et balayer les classes. Ils l'ont fait avec un calme et un naturel étonnants. Et quand l'instituteur a sifflé et que les 260 élèves se sont instantanément immobilisés et tus j'ai été encore plus impressionnée. Au deuxième coup de sifflet ils se sont tous mis en rangs d'oignons avec des gestes quasi-militaires puis le drapeau a été hissé, ils ont chanté et prié tous en choeur.

Je suis d'abord allée dans la classe de CP, dans une salle rudimentaire 61 petits élèves, en tabliers bleu marine, certains pieds nus ou dépenaillés disposent d'un cahier, d'une ardoise et d'un stylo bille pour apprendre. Pas de manuels, de photocopies, d'armoires, de feutres, d'affichages...

Je leur ai lu un petit conte et leur maîtresse traduisait au fur et à mesure. Puis j'ai été spectatrice pendant qu'ils comptaient tous en choeur jusqu'à 140, récitaient les tables de multiplication (oui, au CP!), lisaient de syllabes et conjuguaient « être » au présent.

Les enfants sont placés par âge, au premier rang quelques petits surdoués de 4 ou 5 ans et au fond des grands de 8 ou 9 ans qui ont redoublé plusieurs fois. Au milieu d'eux se trouvaient un petit trisomique, un autiste et une fille prématurée qui savent à peine parler.

J'ai aussi fait un petit tour en maternelle ou le manque de matériel est encore plus criant, les petits de 3 ou 4 ans récitent des comptines et passent au tableau pour compter jusqu'à 10. Pas de motricité, de peinture, d'ateliers...

Et l'après-midi Fifi m'a laissé prendre sa classe de CM2 dont les élèves préparent l'épreuve de passage en sixième. Le niveau est difficile, j'ai tenté de leur expliquer la voix passive et la différence entre l'adjectif qualificatif épithète et attribut, ils semblaient tous attentifs et copiaient proprement la leçon, mais je pense que seuls trois ou quatre enfants comprenaient. Ils ne participaient pas du tout, l'enseignement ici est purement transmissif et basé sur l'apprentissage par coeur, on ne cherche pas, comme chez nous, à donner du sens aux apprentissages et à leur apprendre à réfléchir et s'exprimer. C'était un peu frustrant de n'avoir aucun doigt qui se levait quand je leur posais une question. Du coup j'ai abordé une notion beaucoup plus simple (passé, présent, futur) et je les ai fait travailler sur l'ardoise, ce qui les a étonnés, mais ils se sont un peu animés.

Pendant ce temps Lou et Nina travaillaient comme les autres et Liv s'occupaient à dessiner, effacer le tableau, renverser les craies et mâchouiller les gommes sans que ça pose de problème.

Pour ma part, je suis allé en touriste au CSB II (centre de santé de base niveau II) du village, où l'on m'a accueilli comme « notre missionnaire du jour ». En fait c'est la première fois qu'un vazaha vient consulter ici et tout le monde est très chaleureux. L'une des deux femmes médecins m'offre son siège et s'assied sur un tabouret à côté pour faire l'interprète. Et voilà que je dirige la consultation de médecine générale du centre pour la journée avec des moyens restreints (pas d'otoscope ou de lampe, de compresses ou d'aiguilles, encore moins d'ECG ou de négatoscope...pour voir quelles radios?). La salle d'accouchement comprend une table d'accouchement, point final.

A un moment nous nous rendons sous un préau où une vingtaine de jeunes femmes avec leurs enfants écoutent la doctoresse faire une séance d'éducation sanitaire sur la vaccination et la nutrition.

La médecine pratiquée ici est véritablement clinique, l'incertitude est permanente quant au diagnostic mais les patients écoutent et appliquent religieusement les prescriptions. Même les deux femmes médecins me considèrent comme un référent alors qu'elles doivent pouvoir m'en apprendre beaucoup (d'ailleurs je refais un peu mon retard en parasitologie en leur posant quelques questions).

Tout ça donne évidemment envie de leur faire parvenir un minimum de matériel (avis au lecteurs). Leur accueil est tellement aimable, j'ai droit à un petit goûter avec lait de vache et cake, et à un « merci de votre gentillesse » sans pourtant avoir forcé la dose.

En résumé, pour faire le parallèle avec Maria, la bonne volonté existe, la formation et l'application au travail aussi, mais la possibilité de s'ouvrir aux multiples modes d'exercice et à leurs intérêts respectifs est limitée, faute de moyens matériaux et de communication.

Encore un petit aparté pour faire appel aux bonnes volontés et vous dire que les besoins ici sont énormes et qu'avec peu d'argent ils font beaucoup. Certains se souviennent peut-être que Nina avait demandé pour son anniversaire que les invités donnent un peu d'argent plutôt qu'un cadeau, et avec les 200 euros ainsi récoltés, l'école a pu remplacer le toit d'un bâtiment de deux classes et depuis les élèves peuvent travailler même quand il pleut (avant ils se réfugiaient dans l'église). L'association « Les enfants de Merimanjaka » dont s'occupe une française nommée Corinne, a déjà permis de parrainer une quarantaine d'enfants qui ne peuvent pas payer « l'écolage » (15 euros par an qui servent surtout à payer les enseignants), de construire deux classes et d'offrir un service de cantine gratuite deux fois par semaine. Mais beaucoup d'enfants sont encore en attente de parrainage, alors si vous voulez faire un beau geste allez sur le site de l'association.

Mardi 16 juin:

Moins de malades aujourd'hui donc plus de temps pour discuter. J'essaie de mettre à l'aise mes collègues qui me parlent avec trop de déférence. Mais comment faire autrement quand on gagne 20 fois moins pour un nombre d'années d'étude quasi-équivalent (150 euros/mois sachant que le coût de la vie est plutôt de 5 à 10 fois moindre ici par rapport à chez nous)? La sage femme est d'ailleurs sur le point de quitter le centre pour raisons financières. Comment faire alors pour gérer les 20 naissances mensuelles? Partager son savoir et ses expériences est en tous cas très agréable et chacun est reconnaissant. Cet après midi c'est séance photo de prévu, Nina et Liv vont m'accompagner..

Du côté enseignants par contre le niveau d'études n'est pas le même, il suffit d'avoir le BEPC et une formation de 15 jours, et encore, dans les écoles publiques rurales ils recrutent des jeunes qui ne sont allés que jusqu'en quatrième! Cela se ressent sur l'enseignement, certains instits ont une pédagogie innée, mais d'autres pas du tout et combiné au manque de moyens cela donne des résultats très limités.

Un enseignant en primaire gagne ici entre 60 000 et 80 000 ariary par mois (soit environ 30 euros) et ils ne sont pas payés pendant les vacances, ils doivent collecter de l'argent pendant la fête de fin d'année pour pouvoir manger pendant l'été!

Ce matin les élèves ont chacun apporté un petit bout de bois pour le feu et une dizaine de mamans ont fait chauffer des énormes marmites sur des braseros dans un coin de la cour, car aujourd'hui c'est jour de cantine. A midi les enfants sortent une assiette en fer blanc et une fourchette de leur cartable et s'installent dans leurs classes où ils se font servir un bol de riz avec un petit bout de viande et des brèdes (sorte d'épinards). Grâce à cette initiative l'absentéisme a beaucoup diminué et les enfants les plus pauvres ont au moins deux véritables repas par semaine.

13 juin 2009

ça sent la fin du voyage...

Mercredi 10 juin:

Aujourd'hui nous sommes donc partis en taxi-brousse avec Louis pour visiter son petit village, Iarinoro, son étable en construction (d'une superbe couleur rouge due au torchis), ses vaches et surtout ses plantations d'oranges, citrons et mandarines. Il nous explique son projet agricole, qu'il a du mal à financer, et pour lequel nous essaierons de trouver des aides en France. Nous goûtons les agrumes juteux et sucrés, les fruits de la passion et les goyaves. Ensuite nous sommes invités à partager un bon repas malgache, agrémenté de frites en l'honneur des enfants (et surtout de Liv qui adore Louis, elle nous a fait une danse en chantant « Suis contente » en le retrouvant hier soir). Nous quittons notre guide qui est devenu un ami, en espérant le revoir un jour.

Jeudi 11 juin:

Après deux mois nous voici de retour à Antsirabe, la ville des pousse-pousses toujours aussi insistants, tout comme les vendeurs de souvenirs (colliers, nappes, pousse-pousse miniatures...), la seule chose qui a changé est la température, il fait frisquet, car l'hiver approche ici. En vieux habitués, nous retournons « chez Nirina » pour dormir, au « Cyber Kool » pour nous connecter et à « l'Arche » pour manger. Au milieu du repas Lou pousse un cri de joie: « Daddy! », en effet notre guide de la Tsiribihina est là et on le retrouve avec émotion, Liv nous fait encore sa danse de joie « Suis contente voir Daddy, suis contente, suis contente! ». Daddy nous confie que le travail n'est toujours pas au rendez-vous, il n'a accompagné qu'un groupe après nous depuis 2 mois. Alors nous faisons un appel général: venez à Mada! Ça craint rien et c'est trop bien!

En plus les enfants retrouvent leur copine Melissa et c'est reparti pour les batailles de bulles de savon.

Après une grosse sieste de Liv, nous allons faire un tour au parc et visiter l'atelier de fabrication de miniatures faites avec des objets de récupération: canettes, cables de rein, fil de fer.... Une brève démonstration nous permet d'admirer l'habileté des artisans à transformer des matériaux improbables en vélos, voitures et hélicoptères plus vrais que nature.

Puis nous allons nous restaurer au « Pousse-pousse », conseillé par tous les guides. Effectivement, l'ambiance et la table sont à la hauteur. Assis sur des fauteuils moelleux, avec un auvent sur nos têtes, comme dans un pousse-pousse, nous dégustons l' « émincé de boeuf au gingembre »(dont parle Thomas sur son blog) et la « poêlée océane au riz safrané », mmmmh...

En repassant devant l'Arche, on s'aperçoit que Daddy est toujours là alors on prolonge la soirée avec lui autour d'un rhum arrangé à la fraise et les enfants courent jouer avec Melissa. On en profite pour faire sa pub auprès d'une jeune femme de Mayotte qui voyage seule (et qui a rencontré Thomas et Candice dans le train pour Manakara il y a trois jours!) et désire faire la descente de la Tsiribihina. Et il me semble que Daddy, d'habitude si discret, était réellement ému au moment des adieux.

Vendredi 12 juin:

Pour faire plaisir aux enfants nous décidons finalement de passer encore la matinée à Antsaribe pour pouvoir manger une dernière fois à l'Arche, en attendant on fait un tour à l'Alliance française, au petit lac qui se trouve au milieu de la ville, au marché et au bureau du ZOB (Zébu Overseas Board). Il s'agit d'une initiative originale, généreuse, drôle mais sérieuse lancée par un jeune français et qui propose de placer de l'argent dans l'achat d'un zébu pour une famille malgache, l'on peut ensuite rendre visite à l'animal et toucher des intérêts placés sur un ZEP (Plan Epargne Zolidarité). Si ça vous intéresse allez faire un tour sur www.zob-madagascar.org...

Et à midi on retrouve Daddy, Mélissa, sa maman Gervy et les gentilles serveuses de l'Arche pour un dernier repas et les adieux (pour la troisième fois). Les enfants repartent avec des petits jouets en souvenir et la promesse que Mélissa viendra nous rendre visite bientôt.

Et c'est reparti pour un trajet en taxi-brousse jusqu'à Ambatolampy. Est-ce à cause du froid et de la pluie, l'hôtel nous semble ringard, la ville morne et le repas du soir insipide... Mais peut-être que nous sommes simplement pressés de revenir en France, malgré le bonheur de voyager?

11 juin 2009

de nouvelles photos

mais un petit cafouillage, les photos des albums Ambositra et Zaza kely sont mélangés, désolée, je vous laisse vous dépatouiller... A plus pour la suite des photos.
11 juin 2009

La boucle est bouclée

Nous sommes de retour à Antsirabe... Mercredi 10 juin: Aujourd'hui nous sommes donc partis en taxi-brousse avec Louis pour visiter son petit village, Iarinoro, son étable en construction (d'une superbe couleur rouge due au torchis), ses vaches et surtout ses plantations d'oranges, citrons et mandarines. Il nous explique son projet agricole, qu'il a du mal à financer, et pour lequel nous essaierons de trouver des aides en France. Nous goûtons les agrumes juteux et sucrés, les fruits de la passion et les goyaves. Ensuite nous sommes invités à partager un bon repas malgache, agrémenté de frites en l'honneur des enfants (et surtout de Liv qui adore Louis, elle nous a fait une danse en chantant « Suis contente » en le retrouvant hier soir). Nous quittons notre guide qui est devenu un ami, en espérant le revoir un jour.
11 juin 2009

Salut les CE1-CE2!

Nous allons venir à la kermesse. Quel spectacle allez-vous faire? Je serai de retour le 21 juin et je reviendrai à l'école. J'ai marché pendant trois jours jusqu'à un village isolé. Il n'y a pas d'électricité, pas d'eau...Tous les matins j'allais à la source pour me laver. Notre guide s'appelait Louis de Gonzagues. Il y a des centaines de rizières de plusieurs couleurs, disposées en escalier. Gros bisous à toute la classe, à très bientôt. Nina.
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